PC

Terra Nil Clé Steam

Terra Nil

Terra Nil est un jeu de stratégie subtil sur le thème de l'environnement, qui consiste à transformer une terre stérile en un écosystème prospère et harmonieux. Ramenez un monde désolé à la vie, puis partez sans laisser de traces.

Windows PC  Arcade & Indie / Stratégie
24,99€ -40% 14,99€ Retour à la boutique
5 avril 2023 – PatatorGP Team

Prendre conscience de l’étendue de la crise environnementale avec des jeux vidéo ?

Au fur et à mesure de la prise de conscience de la crise environnementale, les débats et tables rondes sur le futur de l’urbanisme et de l’agriculture se multiplient...

Ces débats infusent de plus en plus le jeu vidéo comme le démontre des titres récemment distribués par Gamesplanet comme Terra Nil ou encore Terrascape, tous deux sortis cette semaine.


Avec l’objectif de conserver la nature intacte, Terra Nil est sans doute l’un des rares jeux vidéo qui intègre à son gameplay même le concept de conservation de la biodiversité. D’autant plus intéressant que la disparition de certaines espèces, les pertes de population, l’érosion de la diversité génétique ou encore, la dégradation des habitats de ces espèces, préfigure une crise environnementale encore plus grave que celle du réchauffement climatique.

De manière approchante, mettant au centre du gameplay des contraintes fortes pour le placement de chaque bâtiment vis-à-vis des ressources naturelles, Terrascape rappelle aux joueurs l’impact de l’urbanisation sur les écosystèmes naturels. Le style graphique apaisant du jeu contribue également à magnifier l’urbanisation écologique, même très objectivement fantasmée.


Et en parlant de fantasme, on ne résiste pas à partager avec vous les visions futuristes de Giom qui, aidé de l’IA, a imaginé dans un long échange de posts sur Twitter, le futur de nos villes et de nos champs.

Ces images et les réflexions qu'elles inspirent, conduisent à nous interroger sur les politiques engagées pour la transition environnementale, alors même que certains projets gouvernementaux posent de sérieuses questions.


Tout récemment par exemple, la Grande Bretagne a posé les bases d’un système dit BNG, Biodiversity Net Gain (gain net de biodiversité), ouvrant la porte à un marché réglementé de la compensation biodiversité. Un moyen de relancer la City, très affectée par le Brexit.

Très concrètement, cela signifie que toutes les constructions industrielles et commerciales nouvelles en Angleterre devront, pour obtenir leur permis de construire, compenser l’impact sur la biodiversité à hauteur de 110 %.

Cela va donner lieu à un marché de certificats qui, à la différence du marché de la compensation carbone, ne sera pas « volontaire », mais obligatoire.

L’idée est que plus on construira de bâtiments, plus on sera censé reconstruire et protéger la biodiversité.

Si l’idée parait extrêmement bonne au premier abord, se cachent derrière elle pas mal de pièges, identifiés dans un article remarquable de Romaric Godin pour Mediapart.

« Compenser » la biodiversité n’est pas une science mathématique, on ne peut pas reproduire un ensemble écosystémique détruit à la demande. On ne peut pas compenser la destruction d’un habitat par la construction d’un autre, entièrement différent.

Or, pour que ce nouveau marché fonctionne, on va créer des crédits standardisés, « équivalents ». On va donc regrouper les destructions et leur compensation sous de grandes catégories dans lesquelles vont se perdre la réalité de la destruction.

Avec un risque réel d’« effet rebond », c’est-à-dire consistant à pousser à industrialiser encore plus l’agriculture pour libérer des terrains dédiés à la compensation de la biodiversité.

Plutôt que de repenser notre vision des bâtiments, le problème au final c’est que ce système va probablement plus servir à préserver le statu quo, c’est-à-dire à maintenir les habitudes de construction actuelles tout en prétendant régler le problème de la biodiversité.

Les pays émergeants pourraient ainsi devenir d’immenses usines de « production » de certificats bon marché, destinée à « verdir » la destruction des écosystèmes des pays occidentaux.

Avec pour conséquences une gestion industrialisée des forêts primaires et une sorte de « néo-colonialisme vert » accompagnées d'un "green washing" sans précédent.

On ne saurait donc que trop conseiller au gouvernement de Rishi Sunak de prendre le temps de la réflexion en jouant calmement à Terra Nil ou à Terrascape grâce à Gamesplanet... 😊

Score: 7
0 commentaires

Mes outils

Signaler cette publication

Shortlink: https://gplnk.com/335417