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The Forest Cathedral Clé Steam

The Forest Cathedral

The Forest Cathedral est un thriller environnemental à la première personne ayant pour cadre une île située à l'écart de tout. Dans la peau de la scientifique Rachel Carson, les joueurs et joueuses devront découvrir pourquoi l'île refuse de laisser cette dernière la quitter.

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7 septembre 2025 – PatatorGP Team

The Forest Cathedral : la métaphore vidéoludique du pesticide à l'heure des récentes décisions de justice !

Le jeu vidéo The Forest Cathedral met en scène la scientifique Rachel Carson, pionnière de la prise de conscience autour des effets du DDT, pesticide notoirement dangereux. Dans ce thriller environnemental, vous explorez (en anglais) une île étrange en résolvant des puzzles pour révéler les dangers cachés des produits chimiques, symbolisant le silence et le déni des vérités scientifiques.

Un peu comme dans la vraie vie....

En effet le parallèle est frappant avec l'actualité et l'effervescence constituée autour de la loi Duplomb : tout comme Carson dénonçait les négligences face aux produits chimiques, un arrêt du 3 septembre 2025 de la Cour administrative d'appel de Paris invite aujourd’hui à une réévaluation scientifique rigoureuse et systématique des produits phytopharmaceutiques (pesticides) mis sur le marché.

Saisie par des associations de protection de l’environnement, telles que Notre Affaire à Tous, Pollinis, Biodiversité sous nos pieds, ANPER-TOS, et ASPAS, dans le cadre du collectif « Justice pour le vivant », la Cour a examiné un jugement antérieur rendu le 29 juin 2023 par le tribunal administratif de Paris.

Le tribunal administratif avait reconnu l’existence d’un préjudice écologique résultant de l’usage des pesticides notamment en raison de la contamination des sols et des eaux, du déclin de la biodiversité, et du déclin des services environnementaux rendus par les écosystèmes.

La Cour administrative d’appel confirme l’existence de ce préjudice écologique – y compris dans sa dimension touchant la santé humaine – lié à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques mais, contrairement au tribunal administratif, elle estime que le respect des objectifs des plans dits "Écophyto" ne constitue pas une obligation normative : ces objectifs n’ont pas de portée contraignante. Il n’y a donc pas faute de l’État pour non-respect de ces trajectoires.

En revanche, et c'est là le plus important, elle considère que l'Anses (Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail) a commis "une faute" en ne procédant pas à l'évaluation des produits phytopharmaceutiques au vu des derniers état des connaissances scientifiques et ordonne à l’État de lancer un réexamen des autorisations de mise sur le marché (AMM) déjà accordées, et de mettre en conformité le processus d’évaluation, notamment pour les espèces non ciblées (c’est-à-dire les organismes potentiellement affectés mais non visés par le produit).

En effet, aujourd'hui pour autoriser plus de 2800 produits phytopharmaceutiques, l'Anses, censée nous protéger, s'appuie essentiellement sur des études fournies par les industriels et ne procède pas suffisamment à des réexamens périodiques pour vérifier la conformité avec l’évolution des connaissances scientifiques. Par exemple, elle ne prend pas en compte les effets toxiques suivants, pourtant largement documentés :

  • les effets sublétaux, c'est à dire, les effets n’entraînant pas directement la mort de l’organisme exposé, mais qui modifient son fonctionnement, sa santé ou son comportement d’une manière plus discrète, parfois invisible à court terme, comme les anomalies de croissance ou les troubles hormonaux (effets endocriniens) ;

  • les effets coktails qui désignent l’impact combiné de plusieurs substances chimiques présentes simultanément dans l’environnement, dans les cultures, dans l’eau ou même dans un organisme vivant. En clair, il ne s’agit plus d’évaluer un pesticide isolé, mais l’interaction de plusieurs pesticides (et parfois d’autres polluants), qui peuvent agir ensemble de façon inattendue, l’effet combiné étant parfois supérieur à la somme des effets individuels.

  • la toxicité chronique qui correspond aux effets nocifs provoqués par une exposition répétée ou prolongée à de faibles doses de ce pesticide, souvent sur des semaines, mois ou années. Ce n’est donc pas la dose massive et immédiate (toxicité aiguë) qui tue rapidement, mais une accumulation silencieuse qui peut entraîner des dommages plus subtils, parfois irréversibles.

  • ou enfin les impacts sur les espèces non ciblées, c'est à dire les victimes collatérales des traitements.

En ignorant sciemment ces différents effets (pourtant désormais notoirement documentés sur le plan scientifique) via des cahiers des charges totalement obsolètes, la décision précise que l'état contrevient au principe de précaution et viole le droit européen tout en méprisant la rationalité scientifique.

Les procédures d'évaluation de l'Anses doivent donc être entièrement revues, ce qui devrait conduire à exclure quasi automatiquement tout un paquet de merdes notoires comme le glyphosate, le prosulfocarbe, les fongicides SDHI, le flupyradifurone ou encore l'acétamipride de la loi dite Duplomb.

Cette décision vient en effet faire écho à la censure partielle du Conseil Constitutionnel concernant cette fameuse loi Duplomb.

Adoptée le 8 juillet 2025 sans réel débat parlementaire, cette loi visait à alléger certaines contraintes de l’agriculture, notamment via la réintroduction sous conditions de l’acétamipride, un néonicotinoïde interdit en France mais autorisé dans l’UE.

Très contestée, cette adoption a déclenché une pétition massive sur le site de l’Assemblée nationale, signée par plus de 2 millions de gens à date qui ont instinctivement compris que tout ça jouait dangereusement avec la qualité de l'eau, de l'air et des sols de demain, sans même parfois de réelles possibilités de retour en arrière...

Le Conseil constitutionnel devait finalement censurer partiellement la loi, rejetant la réintroduction de l’acétamipride pour 3 raisons :

  • la mesure de réintroduction est jugée contraire à la Charte de l’environnement, qui dispose un droit à un environnement sain et équilibré alors que les néonicotinoïdes, dont l’acétamipride fait partie, ont des conséquences nocives en matière de biodiversité, particulièrement pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux, et présentent des risques pour la santé humaine,

  • bien qu'une dérogation aux néonicotinoïdes ait déjà été accordée en 2020, elle était très encadrée, temporaire et limitée à certaines filières, et impliquait des contrôles stricts. Ce n'était pas le cas de la loi Duplomb, qui elle, proposait une réintroduction en cas de « menace grave compromettant la production agricole », sans limite temporelle claire (en dehors d'une clause de révision prévue au bout de trois ans),

  • Les requérants invoquaient par ailleurs l’atteinte au principe de précaution et à celui de non-régression environnementale, tous deux dotés d’une portée constitutionnelle. Le Conseil a rappelé que le législateur ne doit en effet pas adopter des mesures qui compromettent l'environnement équilibré et affectent la capacité des générations futures à satisfaire leurs besoins. Une évidence qu'il est malheureux de devoir rappeler à nos politiques.

Le jeu The Forest Cathedral et les 2 décisions de justice récentes convergent autour de la nécessité d’être guidé par la science, de reconnaître des préjudices écologiques et de corriger les erreurs institutionnelles, au risque de laisser la main aux lobbies pour tout saloper proprement.

Tout comme Rachel Carson a révélé les méfaits du DDT, la Cour administrative d’appel de Paris incite à regarder sérieusement les phytosanitaires via des processus scientifiques actualisés.

Les controverses autour de la loi Duplomb montrent à la fois que la pression citoyenne et judiciaire permet de dénoncer les limites institutionnelles et révèle la tension entre la volonté populaire, les décisions politiques et les impératifs environnementaux — tout comme le jeu, dans son récit, questionne l’action individuelle et collective face à des vérités occultées.

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