Routine : Le 4 décembre prochain, personne ne vous entendra crier...
Depuis l’excellent Alien: Isolation, tout joueur digne de ce nom sait que se balader tout seul dans un vaisseau ou une base spatiale en perdition n’est pas la meilleure idée à avoir si on veut vivre longtemps. Un thème repris par Luna Software pour développer Routine, un projet aussi mystérieux qu’ambitieux, dont le développement chaotique a façonné une atmosphère encore plus oppressante que celle de ses inspirations...
Routine va vous mettre en orbite sur la Lune, dans une installation abandonnée dont les murs suintent l’angoisse et la rouille. L’esthétique rétro-futuriste des années 80, tubes cathodiques, écrans monochromes, architecture utilitaire, donne l’impression de marcher dans un futur alternatif gelé dans le temps, un peu à la Strangers Things... Un futur où les ambitions technologiques ont dépassé la prudence humaine.
Ici, pas d’aliens baveux, pas de monstres tentaculaires : la menace est plus froide, plus mécanique, presque familière. Les robots de maintenance, autrefois alliés des humains, semblent avoir développé une logique bien à eux, et votre présence n’en fait absolument pas partie.
Le jeu semble tout miser sur l’oppression. Un peu à la manière de Fort Solis, pas de super-pouvoirs, pas d’armes lourdes : seulement une poignée d’outils et une volonté farouche d’avancer dans l'obscurité.
Chaque couloir semble conduire vers une erreur fatale. Chaque ombre peut cacher une silhouette chromée prête à bondir. Chaque bruit, un frottement, un bip électronique, une vibration métallique, peut vous trahir...
Le gameplay privilégie la furtivité, la tension et l’observation car vous êtes seul, fragile, vulnérable, et le jeu s'amuse à vous le rappeler en permanence.
Routine fait partie de ces jeux devenus quasi légendaires parce qu'on en a entendu parler dès 2012, qu'il a disparu des radars pendant des années, puis a redémarré avec une édition confiée à Raw Fury, réinventé de fond en comble... bref, le titre a traversé un véritable trou noir de développement.
Mais cette longue incubation semble avoir joué en sa faveur : l’équipe a pu affiner son univers, renforcer sa direction artistique et donner à Routine une identité visuelle unique, quelque part entre Alien: Isolation et 2001 : L’Odyssée de l’espace, avec une once de paranoïa cybernétique.
Routine s’inscrit dans cette lignée de jeux où l’espace est une prison glaciale. Une immensité glaçante où la moindre erreur peut être la dernière. Le design sonore, hyper soigné, est l’un des piliers du jeu : le silence devient une arme, le bruit un avertissement, et vos propres pas un compte à rebours.
Le jeu ne vous dit presque rien. Il vous laisse découvrir, survivre… ou échouer.
Avec Routine, Raw Fury et Lunar Software cherchent à inscrire leur nom dans la grande tradition de la science-fiction anxiogène. Pas de jump scare gratuit, pas d’action explosive : juste une lente descente dans une station lunaire hantée par le silence, les machines, et la sensation que quelque chose vous regarde sans jamais cligner des yeux.
Et si dans l’espace, personne ne vous entendra crier, alors autant être au rendre vous pour la sortie du jeu le 4 décembre sans faire de bruit du tout.