Death Howl : le deck-building pixel art qui hurle à la mort son amour des souls-like !
Mélange chamanique de cartes acérées, d’exigence brutale et d’atmosphère suffocante, le jeu revendique haut et fort son amour des souls-like. Et il ne s’agit pas d’un simple clin d’œil : tout, de sa difficulté méthodique à son univers désespéré, transpire la philosophie du “mourir pour apprendre”...
Là où beaucoup de jeux de cartes modernes misent sur la synergie explosive et la montée en puissance, Death Howl préfère vous faire avancer les mains tremblantes. Ici, chaque carte jouée devra ressembler à une décision de survie, chaque erreur se paiera en douleur, et chaque victoire arrachée procurera la même sensation que terrasser un boss dans un soul : un mélange de soulagement, de fierté et d’épuisement heureux.
Les mécaniques de base du jeu reposent sur deux piliers : Un deck minimaliste mais tranchant : pas de combos infinis ni de moteurs de pioche indulgents ; chaque carte a du poids et un rôle précis et un système de risques contrôlés : certains effets puissants ne s’activent qu’en sacrifiant des points de vie, des cartes, ou même des options futures, là encore un écho direct aux choix calculés des souls-like, où la moindre ouverture peut coûter cher.
Death Howl n’est pas qu’une mécanique ciselée, c’est une atmosphère qui fait écho à La porte des enfers de Laurent Gaudé. Le jeu baigne dans une direction artistique sombre, funèbre, faite d’encre, d’os et d’échos distants. Les ennemis semblent arrachés à des cauchemars d’un monde en ruine, et chaque lieu traversé compte une histoire qu'on devine plus qu’on ne la lit. Un héritage évident des souls, où le lore s’insinue à travers les ruines plutôt qu’il ne se raconte de manière claire.
Le hurlement du titre n’est pas qu’une image car tout dans ce jeu respire le combat final, la lutte rageuse contre l’inéluctable.
Comme tout bon soul-like, la mort n’est pas un échec mais un enseignement. Une run avortée devient matière à réflexion : quelles cartes n’ont pas été assez utiles ? Quel ennemi vous a puni pour votre impatience ? Quelle stratégie exige encore un cruel raffinement ?
Cette courbe d’apprentissage volontairement raide est précisément ce qui rend chaque progression si délicieuse. Après trois, dix, vingt tentatives, un boss finit par tomber.
Sans copier véritablement les souls-like, Death Howl en absorbe l’essence et l’intensité. Le choix de faire un deck-builder n’est pas un gimmick mais un défi qui consiste à transposer la tension du combat à l’épée dans un système de cartes.
Plus qu’un deck-building, le jeu se veut comme un hommage viscéral, un cri d’amour éraillé aux labyrinthes maudits, aux boss colossaux et aux victoires méritées.
Si vous voulez vous confronter à la rudesse, mais à une rudesse qui donne envie d’y retourner, encore et encore, hurlez ici dès demain !